Le rapport annuel 2013 du courtier français BRS est sévère pour les opérateurs de porte-conteneurs. Il estime que « les programmes massifs de constructions neuves prolongent la surcapacité. »

« Les opérateurs de porte-conteneurs défient les lois de la gravité. Malgré la surcapacité chronique, les perspectives économiques en berne et la médiocrité de leurs résultats, ils se sont lancés en 2013 dans une vague effrénée de commandes de grands navires. »

Trente-neuf ULCS de 13 800 EVP à 19 000 EVP (géométriques) ont été commandés en 2013, et 16 autres durant les premières semaines de 2014, rappelle BRS. « Cette vague de commandes est motivée par une course à la baisse des coûts opérationnels sur fond de lutte pour la conservation des parts de marché, en particulier sur les routes Est-Ouest« , explique BRS.


Une course au gigantisme dangereuse

Cette course a été « déclenchée » par la commande des navires de 18 000 EVP par Mærsk en 2011. La recherche de réduction de la consommation de fuel et des émissions par EVP est « louable » en soi.

Mais la commande de grands navires en succession « rapide pour atteindre cet objectif semble insoutenable« , estime BRS qui s’interroge sur le comportement de certains de ses clients : « Que se passerait-il si un transporteur décidait soudain de commander une série de navires de 22 000 EVP, par exemple ? Est-ce que les autres transporteurs suivraient avec des séries de navires de plus de 20 000 EVP et mettraient à la chaîne des 8 000 EVP cons­truits dans les années 2000 ? »


L’écodesign : concept incertain

Évitant de répondre, le courtier décoche ses flèches vers certains autres de ses clients, les chantiers. Les transporteurs ne sont pas les « seuls fautifs ». Le marketing, « habile de soi-disant écodesigns à prix d’appel » par les chantiers navals désireux d’occuper leurs cales, a con­vaincu à la fois les transporteurs et les investisseurs qui se sont « précipités pour commander ces navires sans suffisamment réfléchir à des solutions de rechange viables ».

Les avantages des nouveaux écodesigns de navires ne sont pas « clairement établis » et les commentaires d’utilisateurs finaux « compétents » seraient les bienvenus pour « séparer le bon grain de l’ivraie ». Les promoteurs de ces designs utilisent « souvent » des comparaisons « non pertinentes qui exagèrent leur gain réel » alors que l’on parle peu des solutions de rechange « viables » visant à réduire les factures de fuel des navires existants.

BRS enfonce le clou…

source : WK Transport & Logistique