Le report modal a coûté 2 points de croissance annuelle au fret aérien depuis 2000. Le report modal, essentiellement vers le maritime, a eu un impact important sur le fret aérien pour de nombreux secteurs industriels, indique une étude du cabinet Seabury et de l’IATA. Et le mouvement devrait se poursuivre. Souvent évoqué, rarement évalué, le report modal de l’aérien vers le maritime est un phénomène tangible, si l’on en croit une étude menée par le cabinet de conseil Seabury et l’IATA (Association du transport aérien international), auprès d’une quarantaine de chargeurs et des principaux commissionnaires de transport mondiaux. Selon cette étude, le report modal vers le maritime a en effet coûté à l’industrie du fret aérien 2 points de croissance annuelle depuis 2000. En 2000, le fret aérien représentant 3,1% des marchandises transportées par conteneurs en unités constituée. Une part qui est tombée à 1,7% en 2013, « environ un tiers de cette perte de part de marché pouvant être attribuée au report modal vers le transport maritime ou terrestre », évalue l’étude. Et la tendance va se poursuivre, mais à un rythme moins soutenu. Le secteur des matières premières le plus touché. « Si le fret aérien avait conservé sa part de marché de 3,1%, les volumes annuels auraient compté 15,2 millions de tonnes de plus. Au cours des 13 dernières années, 5,4 millions de tonnes ont basculé de l’aérien vers le maritime, soit une perte moyenne de 413 000 tonnes par an. Sans ce phénomène, le taux de croissance annuel du fret aérien aurait pu atteindre 4,5% entre 2000 et 2013, au lieu des 2,6% effectivement constatés », détaille Gert-Jan Jansen, directeur de la branche « Cargo Advisory » chez Seabury. Par type d’industrie, l’étude révèle que le secteur des matières premières a été le plus touché par le phénomène de report vers le maritime, suivi par les périssables, les articles de modes, la high tech et les pièces détachées. L’étude de Seabury prévoit que le transfert de l’aérien vers le maritime va se poursuivre dans les années qui viennent, bien qu’à un rythme moins soutenu, en touchant cette fois plus particulièrement les secteurs de l’industrie automobile et de l’électronique.